Nota : l'orthographe de l'époque est respectée
L’an mil sept cent soixante trois le vingt neuf de mars, nous Claude Louis François DEGILLABOZ Ecuier avocat du parlement subdélégué de Monseigneur L’intendant de Valenciennes au département de Cambraÿ, nous étant transporté en la chambre du geollier des prisons roÿalles de cette ville
Etant accompagné d’Alexandre Joseph DUCHANGE clerc à Me Nicolas Jacques Joseph HALLET greffier de la subdélégation de cette dite ville, pour son incommodité, avons fait amener en la dite chambre Pierre Dominique VILAIN amené es dites prisons le vingt six de ce mois et écroué en vertu des ordres de Mondit Seigneur L’intendant par les gardes des Etats du Cambresis qui étoient aller les chercher à Bruges, ainsi que plusieurs autres personnes également détenues es dites prisons.
Lequel d Pierre Dominique VILAIN après serment par Luÿ preté de dire verité, a été interrogé par nous subdélégué ainsi qu’il ensuit
Interrogé de son nom, surnom, age, qualité et demeure
A dit se nommer Pierre Dominique VILAIN agé de vingt trois ans ou environ, natif de Clarÿ mulquinier de sa profession et fileur de lin,
Interrogé pourquoÿ et a quelle occasion il se trouve détenu icÿ en prison avec quinze autres habitans du Cambresis
A dit que ne trouvant plus de quoÿ s’occuper a Clarÿ le nommé Jaques RUFIN dit La poussière luÿ a proposé ainsi qu’à ses père et mère qui sont des pauvres ménagers de le mener dans un endroit ou il luÿ procuroit de quoÿ gagner la vie, que même s’il ne trouvoit point du travail avant de passer la mer il le conduiroit en angleterre avec d’autres personnes, et en conséquencequelques jours après cette proposition il parti de son village avec led RUFIN et dix sept autres personnes mais qu’ils furent tous arrettés a Bruges d’ou on les a transporté icÿ.
Interrogé qu’elles ont été les conditions a lui proposées pour s’en aller, combien on luÿ a promis dargent et combien il en a recu.
A dit que Ledit RUFIN ne luÿ avoit pas donné d’argent chacun de ceux qui composoient leur troupe, ayant contribué sa cotte part pour les frais du voÿage entre les mains dud RUFIN qui promit alors de rendre cet argent a chacun lorsqu’il seroit arrivé a ostende ou il a déclaré devoir en toucher.
Interrogé s’il ne scait point qu’il y ait encore quelques habitans du paÿs que l’on ait sollicité a sortir de la province pour aller travailler dans quelques manufactures de Mulquinerie ou fabrication de toilettes etrangères,
A dit qu’il ne scait rien de tout cela
Interrogé s’il connoit quelqu’un qui soit passé en angleterre depuis quelques années et qui est ce qui les ÿ a appelés
A Répondu qu’il a ouÿ dire qu’il ÿ avoit deux ou trois personnes de Clarÿ qu’il ne connoit pas, lesquelles sont passées en angleterre depuis quelques années et qu’il ignore par qui ils ont été sollicités d’ÿ aller
Interrogé s’il connoit les quinze autres personnes qui sont détenus avec luÿ en prison et qui ont été ramenées de Bruges avec luÿ samedÿ dernier.
A dit quil connoissoit six autres personnes de Clarÿ nommées Pierre Michel DIENNE, Pierre Charles FAREZ, Michel FURGERO, Philippes MILOT, Jean Pierre L’EMPEREUR, et Marie Catherine MILOT et mais quil ne connoit point dutout les autres.
Lecture faite aud Pierre Dominique VILAIN des réponses par luÿ données aux interrogatoirs cÿ dessus, a dit icelles contenir vérité, ÿ a persisté, et déclaré ne sxcavoir ecrire ni signer de ce enquis.
Signés DEGILLABOZ, DUCHANGE Commis juré du greffe de la subdélégation.
Collation faite de la copie cÿ dessus a l’original, elle a été trouvé conforme et ÿ concorder par le greffier de la subdélégation de Cambraÿ soussigné.
Hallet gref.
dernière mise à jour de cette page : 05 nov. 2001