Interrogatoire de Philippe MILOT

Nota : l'orthographe de l'époque est respectée

L’an mil sept cent soixante trois le vingt neuf de mars, nous Claude Louis François DEGILLABOZ Ecuÿer avocat en parlement subdélégué de Monseigneur L’intendant de Valenciennes au département de Cambraÿ, nous étant transporté en la chambre du geollier des prisons roÿalles de cette ville
Etant accompagné d’Alexandre Joseph DUCHANGE clerc à Me Nicolas Jacques Joseph HALLET greffier de la subdélégation de cette dite ville, pour son incommodité, avons fait amener en la dite chambre Philippes MILOT amené es dites prisons le vingt six de ce mois et écroué en vertu des ordres de mond Seigneur L’intendant par les gardes des Etats du Cambresis qui étoient allés le chercher à Bruges, ainsi que plusieurs autres personnes également détenues es dites prisons.

Lequeld Philippes MILOT après serment par Luÿ preté de dire verité, a été interrogé par nous subdélégué ainsi qu’il ensuit

Interrogé de son nom, surnom, age, qualité et demeure
A dit se nommer Philippes MILOT agé de dix huit ans ou environ, natif de Clarÿ fabriquant de toilletes.

Interrogé pourquoi et a quelle occasion il se trouve détenu icÿ en prison avec quinze autres personnes du Cambresis
A dit que depuis la St Denis n’ayant plus de quoi s’occuper a Clarÿ, il a pris la resolution apres en avoir parlé a sa mere qui est une pauvre fileuse, de s’en aller chercher du travail avec sa soeure Marie Catherine MILOT, que la dite mere leur a donné quelque argent, et qu’en consequence ils partirent tous deux de Clarÿ pour aller rejoindre a Montignÿ les dix sept autres personnes qui s’en alloient egalement gagner leur vie ailleurs, mais qu’il furent tous arrettés a Bruges, d’ou on les a transportés icÿ.

Interrogé qu’elles ont été les conditions a luÿ proposées pour s’en aller, combien on luÿ a promis dargent et combien il en a recu.
A dit quil s’etoit determiné de luÿ même avec sa soeure, de s’en aller pour chercher du travail ailleur et que personne ne luÿ a promis d’argent, n’en ayant recu qu’un peu de sa mere.

Interrogé s’il ne scait point qu’il y ait encore quelques habitans du paÿs que l’on ait sollicité a sortir de la province pour aller travailler dans quelque manufacture de Mulquinerie ou fabrication de toilettes etrangères,
A dit qu’il ne scait rien de tout cela.

Interrogé s’il connoit quelqu’un qui soit passé en Angleterre depuis quelques années et qui est ce qui les ÿ a appellés.
A repondu qu’il a connu Jerome LECOUFE natif de Clary, qui s’etoit marié a St Quentin et que depuis lors est passé en angleterre il ÿ a peu d’années, et quil n’en connoit point d’autre.

Interrogé s’il connoit les quinze autres personnes qui sont détenus avec lui en prisons et qui ont été ramenées de Bruges avec Luÿ samedÿ dernier.
A dit quil connoissoit six autres personnes de Clarÿ nommé Pierre Michel DIENNE, Pierre Dominique VILAIN, Pierre Charles FAREZ, Michel FURGERO, Jean Pierre LEMPEREUR et Marie Catherine MILOT sa soeure, et qu’il ne connoit point du tout les autres qu’ils scait seulement quils sont des villages voisins tels que Maretz, Prémont et Bethencourt.

Lecture faite aud Philippe MILOT des réponses par luÿ données aux interrogatoires cÿ dessus, a dit icelles contenir vérité, ÿ a persisté, et déclaré ne scavoir ecrire ni signer de ce enquis.

Signés DEGILLABOZ, DUCHANGE Commis juré du greffe de la subdélégation.

Collation faite de la copie cÿ dessus a l’original, elle a été trouvé conforme et ÿ concorder par le greffier de la subdélégation de Cambraÿ soussigné.

Hallet gref.

dernière mise à jour de cette page : 05 nov. 2001