Interrogatoire de Jean Pierre Lempereur

Nota : l'orthographe de l'époque est respectée

L’an mil sept cent soixante trois le vingt neuf de mars, nous Claude Louis François DEGILLABOZ Ecuÿer avocat en parlement subdélégué de Monseigneur L’intendant de Valenciennes au département de Cambraÿ, nous étant transporté en la chambre du geollier des prisons roÿalles de cette ville
Etant accompagné d’Alexandre Joseph DUCHANGE clerc à Me Nicolas Jacques Joseph HALLET greffier de la subdélégation de cette dite ville, pour son incommodité, avons fait amener en la dite chambre Jean Pierre L’EMPEREUR amené es dites prisons le vingt six de ce mois et écroué en vertu des ordres de mondit Seigneur L’intendant par les gardes des Etats du Cambresis qui étoient allés le chercher à Bruges, ainsi que plusieurs autres personnes également détenues es dites prisons.

Lequeld Pierre LEMPEREUR après serment par Luÿ preté de dire verité, a été interrogé par nous subdélégué ainsi qu’il ensuit

Interrogé de son nom, surnom, age, qualité et demeure
A dit se nommer Jean Pierre LEMPEREUR natif de Clarÿ agé de trente huit ans ou environ, manouvrier de maçon aÿant une femme et cinq enfans qui sont en bas ageet dont le plus vieux a onze ans actuellement resident a clarÿ.

Interrogé pourquoi et a quelle occasion il se trouve détenu icÿ en prison avec quinze autres personnes du Cambresis
A dit que ne trouvant plus de quoi s’occuper a Clarÿ etant au cabaret dans led village avec Pierre Michel DIENNE et Michel FURGERO le nommé Jacques RUFIN dit la poussiere leur proposa de les conduire dans un endroit ou ils pourroient gagner la vieen leur parlant de les accompagner jusqu’a ostende, ou il avoit du travail dans des salineries, que en consequence il est parti quelques jours apres, et qu’il a rencontré aux environs de Caudrÿ plusieurs de ceux qui alloient egalement chercher du travail ailleurs, quils continuerent leur route jusqu’a Bruges sans avoir passé a Valenciennes ni a Tournaÿ, mais qu’il furent tous arretés a Bruges, d’ou on les a transportés icÿ.

Interrogé qu’elles ont été les conditions a luÿ proposées pour s’en aller, combien on luÿ a promis dargent et combien il en a recu.
A dit qu’on ne luÿ avoit point donné d’argent mais que pour subvenir aux frais du voiage, il avoit mit entre les mains dud Jacque RUFIN dit la poussiere trois florins pour sa cotte part.

Interrogé s’il ne scait point qu’il y ait encore quelques habitans du paÿs que l’on ait sollicité a sortir de la province pour aller travailler dans quelque manufacture de Mulquinerie ou fabrication de toilettes etrangères,
A dit qu’il ne scavoit rien de tout cela.

Interrogé s’il connoit quelqu’un qui soit passé en Angleterre depuis quelques années et qui est ce qui les ÿ a appellés.
A repondu qu’il a connu Jerome LECOUFE natif de Clary, qui s’etoit marié a St Quentin et que depuis lors a passé dit on en angleterre et que Jean Baptiste LERICHE et deux autres quil ne connoit point se sont aussi en allés il y a quelques mois et sont revenu depuis lors sans quil sache ou ils ont été.

Interrogé s’il connoit les quinze autres personnes qui sont détenus avec lui en prisons et qui ont été ramenées de Bruges avec Luÿ samedÿ dernier.
A dit quil connoissoit six autres personnes de Clarÿ nommé Pierre Michel DIENNE, Pierre Dominique VILAIN, Pierre Charles FAREZ, Michel FURGERO, Philippe MILOT et Marie Catherine MILOT, et qu’il ne connoit point les autres, mais qu’ils scait seulement quils sont des villages de Premont Maretz et Bethencourt.

Lecture faite aud Jean Pierre LEMPEREUR des réponses par luÿ données aux interrogatoires cÿ dessus, a dit icelles contenir vérité, ÿ a persisté, et déclaré ne scavoir ecrire ni signer de ce enquis.

Signés DEGILLABOZ, DUCHANGE Commis juré du greffe de la subdélégation.

Collation faite de la copie cÿ dessus a l’original, elle a été trouvé conforme et ÿ concorder par le greffier de la subdélégation de Cambraÿ soussigné.

Hallet gref.

dernière mise à jour de cette page : 05 nov. 2001