Loi de Walincourt de 1237

 

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, Amen.

Moi, Bauduin Buridans, seigneur de Walincourt, fais savoir à tous ceux qui verront cet écrit ou qui l’entendront que, pour le salut de mon âme et celle de mes ancêtres, j’ai donné et installé une loi en mes terres, à la demande de mes hommes, dans la ville de Walincourt, Malincourt, Prémont, Elincourt, La Sottière , Clary et Selvigny. Voici cette loi.

Celui qui tuera un homme ou lui cassera un membre, sur le terroir du seigneur de Walincourt paiera la mort par la mort ou le membre par le membre selon la volonté du seigneur et ce dernier ne pourra l’accepter dans la ville sans lui faire payer une amende raisonnable et les meurtriers devront prier jusqu’à ce que plus personne ne soit de guerre avec personne ; le seigneur doit faire assurer la sécurité dans ses villes.

Celui qui frappe du pied ou du poing paiera 20 sous s’il n’y a pas de sang et 80 sous s’il y en a.

Celui qui frappe avec un bâton sans faire de sang et sans blesser personne paiera 80 sous ; s’il frappe sans blesser et tuer, 20 livres.

Celui qui sort une hache et frappe sans faire de sang et sans blesser paiera 11 sous et s’il blesse 50 sous et il devra payer les dommages à la victime selon le jugement du bailli.

Celui qui frappe dans sa maison : 80 sous.

Si l’on vend une chaumière sur son terroir, le seigneur doit en avoir le tiers. S’il se vend une mencaudée de terre, 4 sous pour la vente et autant pour l’achat. Chacun des hommes qui entrent à mon service devra 4 corvée par an, le manouvrier doit 8 deniers pour la corvée. Celui qui possède un cheval doit 3 sous pour la corvée.

Celui qui disputera avec un autre et se mettra en colère devra 7 sous s’il y a des témoins.

Celui qui traitera une femme de putain paiera 8 sous.

Celui qui frappera une femme qui n’est pas sous sa protection paiera 70 sous .

Si le seigneur de Walincourt est fait prisonnier en guerre ou en Terre Sainte, les hommes devront donner leur peine pour son retour selon la demande du seigneur. S’il fait armer son fils aîné chevalier, les hommes doivent donner ensemble 160 livres. S’il donne sa fille aînée en mariage, il faut donner 80 livres en l’honneur des fiançailles.

Cette loi, je l’ai fondée avec Joye Soier, ma sœur, Jehan Liévens, seigneur de Dours, Drues son frère et Colars son frère.

Fait en janvier 1237 après Jésus-Christ.

 

Accueil Remonter Sommaire

dernière mise à jour de cette page : 28 mai 2008