Contrat de mariage entre Michel Guienne et Anne Marlière

26 octobre 1689

 

Du XXVI° jour du mois d'octobre mil six cent quattre vingt et noeuf

Furent pnte[1] et comparurent en leurs personnes Michel Guienne jeusne fils acompagné de Jean et Catherine Aymé ses père et mère et de Michel Guienne son oncle demourant à Clary en Cambrésis d'une part, Anne Marlière jeusne fille asisté d'Anthoine Marlier son père et Martin Chevallier son beau-oncle demourant respectivemnt aux villaiges de Lehaucourt et Mallincourt pays de Franche d'aultre part, et recognulrent d'eulx estre cejourdhuy assamblé pour contracter un seconde contract de mariaige en ce lieu allen pour servir de la part desdts Guienne allencontre d'un aultre prédécentement faict depuis peu de jours audt pays de Franche servant de la part desdts seconde comparans, ledt mariaige d'entre ledt Michel Guienne et icelle Anne Marlière lequel sy à Dieu plaict et que nostre mère la Ste Eglise y consente en icelle se parfairat et solempnisera et en ces que ce pnt mariaige seroit acomply les devisses promesses et conditions s'ensuilt

Primus pour ce quy est du bien et portement de mariaige dudt Michel Guienne lesdts Jean et Catherine Aymé ses père et mère luy donnent pour l'advanchemnt de sondt mariaige assçavoir deux estilles à usaige de meulquinier chargé de fillez pour faire deux toilles audt usaige à luy délivrer au plustôt qu'ils poldront et au plus tard pendant le jour de St Jean-Baptiste prochain venant de l'an qu'on dira 1690, avecq ce aussy les ustansils servant ausdtes estilles

Item luy donnent encoire pour en jouir prestement la juste moitié de leur jardin et héritaige avecq la maison y érigée contenant laditte moitié une boistellée ou environ de terres à prendre indivissamment comme estant sa part tenant d'une lisière au jardin Médard Camuld, à l'aultre pareille moitié restant dudt jardin de Mary Jenne Guienne sa soeure d'un bout au jardin Piere Ballieu et pardevant à la rue du Landier, et s'il arivoit que ledt Michel Guienne voudroit cy après faire la vente de laditte moitié d'héritaige avecq laditte maison, il ne se poldra faire c'est à dire ladte vente sans la permission et auctorité de sesdts père et mère

Sy luy donnent encoire pour en jouir après le décès de laditte Catherine Aymé sa mère une rasière de terres lables[2] fief dépendant et relevant du chasteau de Wallincourt séant au terroir dudt Clary de seconde sens aulx terres Paul Millot, de tierche sens à deux mencaudé et demy monsieur de Ranfreville et d'aultre aulx terres Jean Losiau

Plus luy donnent trois boistellées de terres lables mainferme audt terroir de Clary pour en jouir sitost le trespas dudt Jean son père advenus et non devant, icelle tenant à trois boistellées Jacque Pruvost en lisière, d'aultre aulx terres Jean Parent, d'un bout à une rasière des pauvres dudt Clary et aulx terres dudt Parent ou Jean Henninot

Item qu'il at esté devissé convenue et acordé entre lesdtes parties s'il arivoit que ledt Michel Guienne viendroit à décéder sans hoirs du pnt mariaige ladte Anne Marlier sa future espouse sy elle est encoire lors vivant poldra librement prendre la moitié des biens moeubles et action mobiliaire trouvé en leur comulnauté à charge de la moitié des debtes, obsecqs et funérailles, avecq aussy trentte patacons monnoy dudt Cambrésis qu'elle podra ausy prendre sur l'aultre moitié desdts moeubles, et en cas de courteresse ou à fault d'iceulx sur les biens immoeubles héritaiges et terres dudt Michel Guienne, et sy laditte Anne Marlier viendroit à décéder paravant sans hoirs dudt mariaige paravant ledt Guienne, ses hérittiers, sucesseurs et ayans causes auront le mesme droict qu'elle sçavoir de la moitié desdts moeubles avecq lesdts trentte patacons qu'ils poldront prendre libremnt come desus et à la charge que dit est, et quand ausdts trentte patacons lesquels se poldront leurs sans aulcune charge desdtes debtes ny funérailles le toutte conformément come il est encoire porté par ledt contract faict audt pays de Franche

Et quand à ce quy est du bien et portemnt de ladte Anne Marlier la partie supérieure s'en est tenus pour appaissé en vertu dudt contract faict audt Franche sans en faire icy aulcune déclaraon

A touttes les devisses, promesses et conditions cy dessus dit lesdtes parties respectivemnt ont promis tenir entretenir, furnir et acomplir sans y contrevenir par les fois et sermnt de leurs personnes soubz l'obligaon de leurs biens moeubles et immoeubles pnt et futurs sur XXX pats[3] de paine à donner etc... renonchans etc... Faict et passé audt Clary pardevant le notte[4] soubsigné et en pnce desdts comparans parens et amis dénommé au préambul de cest le jour, mois et an que dessus. Tesm[5]

Michel Guienne
Jean Dienne
+ marcq Catherine Aymé
+ marcq Michel Guienne
+ marcq Antoine Marlier
Martin Chevallier
Boursiez, 1689, greffier, notte

Ecrit au dos
Mariaige de Michel Guienne et Anne Marlier, 1689

[1] Pour « présents ».
[2] Pour « labourables ».
[3] Pour « patards ».
[4] Pour « notaire ».
[5] Pour « témoins ».

(Source: AD59, Tabellion de Cambrai: 2 E 26 / 96, transcription Marc Maillot)

 

 

dernière mise à jour de cette page : 30 oct. 2007